Les grossesses non désirées sont un vrai problème de société auquel font face les femmes RD-congolaises, les adolescents en particulier. Chaque heure, au moins 3 femmes de suite d’un avortement corollaire à une grossesse non désirée. En restant muet sur le sujet sous prétexte de nos cultures, on se rend volontairement responsable de décès évitable. La santé sexuelle et reproductive n’est doit plus être un sujet tabou dans nos familles, écoles, églises, milieux professionnels, … Alicia (nom d’emprunt) a perdu sa vie de suite à un avortement clandestin. Cette jeune fille à vie ses rêves être brisés alors qu’elle rêvait tant de décrocher son bac. Sésame qu’elle obtiendra… à titre posthume. Lisez plutôt cette triste racontée par une prestataire de santé.
Un après-midi, alors que je suis restée pour finaliser mon rapport mensuel on m’a amené ALICIA une fille de 17ans en classe de Terminal. Elle a été référée d’un centre de santé d’un de nos partenaires des structures référents.
Quand ALICIA est arrivée, elle tenait à peine débout et très vite nous l’avons installée. Mais après examen physique son état général s’était vraiment altéré. Après interrogatoire, elle m’a avoué qu’elle était allée se faire avorter dans un cabinet de soin et depuis lors elle ne fait que saigner et elle a ajouté aussi cette phrase qui ne reste de me tourmenter: «aidez-moi! J’ai fini de composer le bac et je veux vite guérir pour aller bosser au cas où je serai au second tour». Après m’avoir dit cela, elle m’a supplié de ne pas en parler avec ses parents.
Malheureusement, je n’ai pas pu tenir parole. A peine sortie, j’ai vite appelé sa maman et je lui ai tout avoué. Après cela je suis allée m’entretenir avec elle et je les ai référés à l’hôpital.
Un mois après, j’ai vu sa maman qui est caissière dans un restaurant de la ville et quand j’ai demandé les nouvelles de la fille, elle m’a répondu qu’elle était décédée 3 jours après l’hospitalisation par suite d’anémie lié à l’avortement, alors que les résultats du bac étaient sortis et qu’elle était admise.
Moralité
Les méthodes de contraception doivent être vulgarisees et mises à la disposition de toutes celles qui en font la demande, sans discrimination aucune.
